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n°62

Sélectionner et préparer les familles d’accueil à devenir des "passeurs de lumière de vie" et d’ "espoir en l’humanité"

retour au sommaire du n°62 "Placer un enfant en famille d’accueil"


Auteur(s) :

Christian PRINGELS Directeur, Accueil Familial d’Urgence, Nivelles Xavier VERSTAPPEN Directeur, Accueil Familial, Bruxelles


Extrait :

La mise à distance d’un nouveau-né et de sa mère, subie ou décidée, existe tant dans le monde animal qu’humain. Son usage, sous le vocable actuel de « nourrice », remonte à la nuit des temps et a sûrement évolué en fonction des époques. Même dans des temps reculés, en l’absence de nourriture de substitution, seules d’autres mères allaitantes pouvaient prendre le relais pour sauvegarder le tout petit si sa mère naturelle décédait ou faisait défaut. Ensuite, au fur et à mesure de l’évolution, les temps de lactation et de sevrage diminuant (passage de 3 ans à 6 mois), des concepts de confort apparaissent afin de confier les enfants à des femmes lattantes autres que la mère. Après un « détour historique » avec l’envoi d’enfants en nourrice de la ville vers les campagnes, comprenant tous les risques inhérents, cette pratique d’éloignement est remplacée par la réintégration, au sein de la famille bourgeoise, de la nourrice comme signe de richesse et de modernisme. Cela ira de pair avec l’apparition des bureaux de nourrices assurant le contrôle du personnel. Cet usage sera ensuite aboli avec l’apparition de notions de psychologie et, concomitamment, de nouvelles méthodes d’allaitement via le biberon et les laits de substitution. Ce rapprochement de la mère et de son enfant sera encore accentué par la suite par l’insistance à favoriser l’allaitement maternel direct. Dans cette perspective, les nourrices allaitantes sont définitivement reléguées dans le passé. De manière étendue, cette dimension maternante et cette prise en charge « hors champ parental », pour assurer les besoins vitaux des enfants, s’est traduite par le recours à des familles d’accueil. Actuellement, en Belgique, cela concerne près de 3000 enfants à qui une vie familiale peut être offerte. Pour ces enfants, seuls 60% bénéficient de l’accompagnement d’un service de placement familial qui a pour but d’assurer le suivi de l’accueil et son bon déroulement. Au vu des bénéfices et de l’intérêt pour les enfants qui peuvent profiter de ce dispositif, l’ensemble des services de placement familial ont toujours tenté de faire connaître cette démarche de solidarité citoyenne et de sensibiliser les familles potentielles. Divers canaux traditionnels sont utilisés pour parvenir à cette fin : bouche-à-oreille d’une famille à une autre, petites annonces, reportages, insertions d’informations auprès de médias écrits, parlés ou télévisuels,... (…) la mission du service de placement familial est d’offrir, par recours à des familles d’accueil sélectionnées et étrangères à l’environnement connu, un lieu d’hébergement tiers pour l’enfant, distinct de son milieu familial et en dehors des enjeux dont il est l’objet. Cette orientation repose aussi sur des valeurs et la conviction qu’une famille d’accueil peut permettre à l’enfant de se « déployer » au sein d’un environnement familial sécurisant, stable dans le temps, chaleureux, caractérisé par une relation d’affection réciproque de telle sorte que l’enfant devient membre de sa famille d’accueil à part entière. (…)

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