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n°75

Vieillissement actif Notion singulière, parcours pluriels

retour au sommaire du n°75 "Le vieillissement actif : à quelles conditions ?"


Auteur(s) :

Thibauld MOULAERT Chargé de recherches FNRS, Université catholique de Louvain (UCL)


Résumé :

Cet article pose l’origine du vieillissement actif à la croisée des grandes organisations internationales et de la littérature scientifique. Il souligne qu’il a toujours oscillé entre un pôle transversal et un pôle réduit à « l’emploi des seniors », phénomène que l’on retrouve dans l’opposition entre littérature anglophone et francophone. Présentant finalement quelques limites du vieillissement actif, l’article souligne les conditions dans lesquelles il peut néanmoins être porteur pour la recherche et pour l’action politique, comme l’a démontré le réseau BRAISES dans un récent colloque qui donne le titre à cet article.


Mots-clés :

Vieillissement actif, origines historiques et théoriques, référentiel d’action publique


Extrait

(...) Le vieillissement actif s’inscrit dans la liste de ces théories normatives du vieillir que les francophones en général et une partie des anglophones abordent avec prudence : successful ageing, productive ageing, healthy ageing, ageing well, etc.

Plutôt qu’une critique de principe, c’est une critique empiriquement fondée de telles notions qui s’avère utile. Dans ce cas, la critique souligne tantôt que de telles conceptions ne concernent qu’une partie des individus et/ou sous certaines conditions (santé physique, politiques publiques favorables aux aînés, etc.) qui renvoient tendanciellement aux partitions entre « jeunes vieux » et « vieux vieux » ou « 3e et 4e âge », tantôt que ces approches contiennent en germe un processus de responsabilisation qui ferait que chaque individu devrait se prendre en mains et gérer son propre vieillissement que ce soit en emploi (se former tout au long de sa vie, accepter des mobilités profession- nelles multiples, etc.), en rapport avec sa santé (manger équilibré, faire de l’exercice physique modéré quotidiennement, etc.) ou de manière plus générale (pratiquer des activités culturelles, physiques et sportives, s’engager bénévolement, etc.), sans tenir compte des conditions sociales de production des inégalités sociales qui se répercutent avec l’avancée en âge. Contre cette critique, nous pensons que les approches en termes d’environnement, comme la démarche des « Villes-amies des aînés » (cf. infra), sont porteuses.

Ensuite, une autre critique partant du point de vue des personnes, pose le constat d’une compréhension beaucoup plus « pragmatique » du vieillissement actif que ce qu’en disent les experts et souligne qu’il n’est jamais évident de définir ce qu’est une « activité » puisque le sens de celle-ci peut varier d’un individu à l’autre ou qu’un item comme « regarder la télévision » peut s’avérer très « actif » contrairement à ce qu’indiquent les classements des experts. (...)

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