n° 85 - 2015
L’animal dans les champs du Social
Catalyseur social, l’animal peut faciliter la rencontre et les échanges entre le bénéficiaire et l’intervenant – il favorise ainsi la relation d’aide ou de soins –, mais aussi entre le bénéficiaire et le public – il est alors vecteur d’intégration. Compagnon sans jugement mais doué d’une certaine empathie, il peut être un aidant avisé dans le quotidien des personnes, comme un partenaire original pour l’intervenant dans le développement d’activités, individuelles ou collectives, à visée éducative ou thérapeutique.
Éditorial
La médiation animale suscite un intérêt croissant au sein du secteur psycho-médico-social. D’où l’idée de mettre également la « main à la patte » et d’inviter, dans un numéro de l’Observatoire, professionnels et chercheurs à partager expériences et bonnes pratiques en la matière.
Pendant longtemps, les études sur les interventions avec les animaux se sont bornées à étudier les « effets thérapeutiques » de ceux-ci, les assimilant à des médicaments, des pilules miracles à prescrire pour combattre tel ou tel symptôme. Aujourd’hui, cependant, chercheurs et praticiens sont de plus en plus nombreux à poser un regard différent, plus ouvert et créatif, sur la mobilisation des animaux dans des dispositifs d’aide et de soin. Ils donnent toute leur place au rôle primordial de l’intervenant, à la subjectivité du bénéficiaire, aux relations variées et porteuses de sens qui se tissent entre eux et avec l’animal, lui-même davantage reconnu dans ses particularités.
Les publics qui bénéficient de cette médiation animale sont, comme l’illustre ce dossier, variés : personnes handicapées mentales et/ou physiques, schizophrènes, toxicomanes, personnes incarcérées, enfants atteints d’autisme ou d’autres troubles du développement, … Les animaux mobilisés sont, eux aussi, très divers, même si les plus sollicités demeurent le chien et le cheval.
Catalyseur social, l’animal facilite la rencontre et les échanges entre le bénéficiaire et l’intervenant – il favorise ainsi la relation d’aide ou de soins –, mais aussi entre le bénéficiaire et le public – il est vecteur d’intégration sociale.
Il peut être compagnon et aidant avisé dans le quotidien. Il peut avoir un effet stimulant ou, au contraire, apaisant et réconfortant : tenir les personnes en éveil et favoriser leur concentration ; les activer physiquement ; être un support de revalorisation et d’affirmation de soi à travers, par exemple, des activités d’éducation canine ou d’équitation.
De par ses particularités propres, physiques, comportementales, instinctives, l’animal peut aussi être un partenaire original pour travailler avec des publics plus fragiles sur certaines difficultés d’être à soi et au monde, sur les états débordants, les sentiments et les émotions enfouies.
Enfin, notons que l’apport de l’animal ne se limite pas au contexte de la médiation animale : une contribution de ce dossier pointe à cet égard l’attachement des sans-abris à leur chien, et les défis qu’il pose aux structures d’accueil et d’hébergement qui laissent encore peu de place à cette relation souvent perçue négativement.
Sommaire
– La médiation animale comme espace intermédiaire de partenariat avec des animaux - Véronique SERVAIS
– Des animaux pour rester des hommes. La médiation animale en milieu carcéral - Patricia ARNOUX
– Les « Trieux », une unité de soins psychiatriques qui a du chien ! - Collectif (interview)
– Les animaux, support de réinsertion pour des personnes dépendantes - Delphine TANCREZ (interview)
– La zoothérapie, un espace relationnel créatif et naturel - Daphné STADNIK
– Nos Pilifs, une ferme ouverte sur la différence - Julie LEGRAND et Philip WATERS (interview)
– Intérêt de l’animal pour les enfants avec troubles du spectre autistique - Marine GRANDGEORGE
– Etre hippothérapeute et explorer le lien entre l’humain et le cheval - Patrick GUILMOT
– Focus sur la médiation équine - Jessie ANSORGE JEUNIER
HORS DOSSIER (rubrique COUP D’OEIL) :
– Ensemble, avec force et sans peur, pour lutter contre l’appauvrissement qui enferme les plus pauvres - Colette LECLERCQ
– Premier plan wallon de lutte contre la pauvreté
– Vers une société plus solidaire. Photographie du Volontariat en Belgique
– Innovation sociale. Que penser des OIS ? Obligation à Impact Social - Colette LECLERCQ
– Gérontechnologies : un enfer pavé de bonnes intentions ? - Gérard DUBEY
- 4 numéros qui se suivent
- Prix préférentiel au numéro
- Frais d’envoi gratuits !
- n°120 | Faire place à l’usager
- n°119 | L’intégration, l’affaire de tous
- n°118 | L’indispensable collectif
- n°117 | Où va le métier d’éducateur ?
- n°116 | Devenir parent. Quand tout n’est pas rose
- n°115 | Jeunes "incasables" - Comment mieux travailler ensemble ?
- n°114 | Nouveaux visages de la précarité & inégalités grandissantes
- n°113 | Quel accès à l’emploi pour les publics plus fragiles ?
- n°112 | Quand il y a urgence
- n°111 | L’usager au centre des réseaux
EN LIEN AVEC CE NUMÉRO
titre
Les besoins primaires : la partie visible d'une détresse plus grande
retour au sommaire du n°84 "Besoins primaires dans un contexte d’opulence" Acheter le pdf Auteur(s) : Interview par Romain Lecomte de Christine MAHY, Secrétaire générale du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté Premières lignes : Dans notre pays, tous les jours, il y a (…)